vendredi 31 juillet 2009

Article MidiLibre, 31 juillet 2009, Zegheru : « Ce n'est pas un roman de métro »

http://www.midilibre.com/articles/2009/07/31/MILLAU-Zegheru-Ce-n-39-est-pas-un-roman-de-metro-865379.php5

Lecture Zegheru : « Ce n'est pas un roman de métro »


Viorel Zegheru, auteur millavois d'origine roumaine, dédicacera, demain, à la librairie Comedia, son premier roman, Les Errements d'André.

De quoi traite Les Errements d'André ?

C'est difficile à résumer car ce n'est pas un roman classique avec une histoire classique. C'est plutôt la réflexion de deux personnages centraux, Nicole et André, qui parfois se croisent.Mon roman est une série de textes ayant chacun une particularité, indépendants les uns des autres, mais dont les éléments, les personnages, les symboles, se retrouvent. Il y a des leitmotivs çà et là. Mais pas vraiment de début ni de fin. Le lecteur est livré à ses propres interprétations. Ce n'est pas un roman à lire dans le métro, c'est bien trop compliqué !

Quelles sont vos sources d'inspiration?

J'écris souvent en Roumanie, c'est là-bas que j'ai des idées. L'histoire des Errements d'André se déroule d'ailleurs dans mon pays natal. Certains me demandent si André, c'est moi, mais non, tout cela est issu de mon imagination. Je ne suis même pas ma propre source d'inspiration.

Pas même quelques auteurs ?

PourLes Errements d'André, j'ai cherché à m'affranchir de tous les autres écrits. Mon idée était de produire quelque chose d'hors normes, et de vraiment original. J'ai essayé de diversifier les styles, et d'utiliser beaucoup de poésie, mon genre préféré.Certains disent que mes textes rappellent Dostoïevski, à cause de l'aspect psychologique, de l'intérêt pour le détail, les réactions, les états d'âme, le visuel. Et moi j'aime beaucoup les auteurs sud-américains, notamment Garcia Marquez.

Quel vent vous a porté de la Roumanie à Millau ?

J'ai fait une partie de mes études en Normandie, à Rouen. Puis j'ai eu envie de faire connaissance avec le sud, pour le soleil.

Alors écrire en français, c'est pour bientôt ?

C'est vrai que j'écris tout en roumain, de mes recueils de poèmes parus ces dernières années à mon roman, et que je fais tout traduire, mais je m'y essaie peu à peu. Ça viendra.

Recueilli par Virginie TAUZIN

Viorel Zegueru dédicace son roman demain, samedi 1er août de 10 h à 12 h, à la librairie Comédia, 23 boulevard Sadi Carnot à Millau

mercredi 29 juillet 2009

Orphée en exfer


Quand je suis mort dans le temps,
j’ai regardé parmi les ombres
et il n’y avait personne.
Je suis amoureux
de ton abyssence
tangente à la solitude.
Ne te retourne pas :
je cherche le complément...
Il ne faut pas attendre
le vide de la présence ;
n’importe quelle attente
est un regard en arrière…
Je suis difforme sans toi.
Mais qui m’appelle
avec la voix du silence
à la fête des vieilles filles
mortes ?

Orfeu în exfern

Când am murit în timp,
am privit printre umbre
şi nu era nimeni.
Sunt îndrăgostit
de abisenţa ta
tangentă singurismului.
Nu te întoarce :
caut complementul...
Nu trebuie aşteptat
vidul prezenţei ;
orice aşteptare
e o privire în urmă…
Sunt diform fără tine.
Dar cine mă cheamă
cu vocea tăcerii
la petrecerea bătrânelor fete
moarte?

lundi 27 juillet 2009

Sentence


Intraduisible sentiment
quand, par la sentence d’un baiser
nos lèvres ont été condamnées
à ne plus se séparer…

Sentinţă


Intraductibil sentiment
când, printr-o sentinţă a sărutului,
buzele noastre au fost condamnate
la nedespărţire…

Clepsidra

Curge chipul tău,
oglinda face valuri,
nisipul cărnii mele
măsurându-te…

La clepsydre


Ton visage coule,
le miroir ondule,
le sable de ma chair
te mesure…

vendredi 17 juillet 2009

Les traces


Le sable garde les empreintes
de nos corps cunéiformes :
Tu es alpha,

moi- le crépuscule,
la cendre,

le sable…

Urmele

Plaja păstrează amprentele
trupurilor noastre cuneiforme :

Tu esti Alfa, eu –
asfinţitul,
cenuşa, nisipul…

lundi 13 juillet 2009

Le fauteuil


Je reste dans le fauteuil
je coupe mes pensées
en morceaux
et je bois du thé

J’ai été content
jusqu’à ce que ce petit poète
m’ait fait comprendre
la difficulté d’avoir un corps…

Fotoliul

Stau în fotoliu
tai gândurile
în bucăţi
şi beau ceai

Am fost mulţumit
până când acest mic poet
m-a făcut să înţeleg
dificultatea de a avea
un corp

samedi 11 juillet 2009

Des hommes et des perroquets

Est-ce par hasard que
dans les cages
les perroquets
nous imitent ?
Médusé, je réalise que
même avec des ailes
tu ne pourras me dire
que tu m’aimes aussi !

Oameni şi papagali

Să fie întâmplător
că în colivii
papagalii
ne imită?
Perplex, îmi dau seama:
chiar dacă ai avea aripi
nu ai putea
să mă iubeşti şi tu!

Soldat

Sur l’oreiller je déserte
avec les yeux fuyards, hagards…
Enlisement dans les plumes
des cygnes en agonie.
Je ne pense plus, je respire
avec des intermittences, en séquences…
Je ne sais pas encore pour quoi,
mais l’abîme mou et blanc
regarde le corps inerte
du soldat de plomb…

Soldat

Pe pernă dezertez
cu ochii fugari, sumari…
Afundare în pene
de lebede în agonie.
Nu gândesc, respir,
cu intermitenţe, cu secvenţe…
Nu ştiu încă de ce,
dar abisul moale şi alb
priveşte trupul inert
al soldatului de plumb…

Les poissons meurent


flottant à la surface.

Je sens que je monte,
je monte monte…

Avec la tête en bas
le ciel sera
à mes pieds…

Les poissons meurent aussi.
En flottant…

Peştii mor

ridicându-se.

Simt că urc
urc urc…

Cu capul în jos
cerul ar fi
la picioarele mele…

Şi peştii mor.
Ridicându-se…

jeudi 9 juillet 2009

Caravane





Dans un rythme monotone
les montres sont parties-
caravane serpente
vers le cimetière d’ivoire.
Je maîtrise ma main :
pourquoi je me sens attiré
par quelque chose ?
Avec l’esprit je mesure
le sable des pensées…
Pas à pas…

Caravană

În ritm monoton
ceasurile au plecat-
caravană şerpuind
spre cimitirul de fildeş.
Îmi stăpânesc mâna:
oare de ce mă simt
atras de ceva?
Cu mintea măsor
nisipul gândurilor…
Pas cu pas…

mardi 7 juillet 2009

Roiul

Cuvintele pleacă :
Elefanţi de polen
Cârlige sonore
agăţând tăcerea
pe buzele-n floare.
Poezia:
regina cuvintelor

L’essaim

Les mots fusent :
Eléphants de pollen
Epingles sonores
en accrochant le silence
sur les lèvres en fleurs.
La poésie-
la reine des mots…

Symbolisme

La vibration
dans la chair
et la pression
ne me serraient
jamais assez.
Des vêtements
parmi des fleuves
doux visage
qui y coulait.
Les yeux brillent
le plaisir de la cire.
Des lèvres effleurées
le corps suspendu
dans des bras
et frissons
autour du cou.
Le rêve s’est brisé
de joie
les eaux
ruissellent
entre réalité
et imagination