dimanche 11 octobre 2009

Asiemetries


Vagues de sable
éclairées par la lune…
La mer caresse la peau
sous la brise
de mon regard serein…


*
Poème du volume ''Asiemetries', Ed. le Manuscrit, Paris, octobre 2009

* *

Valuri de nisip
luminate de lună…
Marea mângâie
pielea, sub adierea
privirii mele calme…


*
Din volumul 'Asiemetries', Ed. le Manuscrit, Paris, octombrie 2009

vendredi 4 septembre 2009

Le ciel


J’ai coloré le ciel
avec l’arc-en-ciel
et je l’ai jeté au dessus du monde.


Il faisait froid dans l’Univers,
tous les nuages
chaussaient les ailes des oiseaux.


Le crépuscule rougi
comme le jus d’oranges solaires
dévastait le vert des champs,
invasion de moutons imaginaires
sur le troupeau de papillons…


Quand on retourne le regard
vers les étoiles égarées dans la nuit,
les rêves s’envolent
et les feuilles brûlent
dans les grands océans célestes…


J’ai coloré l’arc-en-ciel
avec le ciel
et j’en ai habillé le monde:
c’est mon petit Univers
dans lequel
j’ai tous les droits…

lundi 10 août 2009

L’immortalité


J’ai découvert

les étapes de l’immortalité :

les pierres, les plantes et les papillons.

Les papillons sourtout

connaissent l’éternité

dans tout son éphémère…

J’ai découvert aussi

ma place :

sous une pierre,

les plantes au dessus

et les papillons
dedans…

!

Nemurire

Am descoperit
etapele nemuririi :
pietrele, plantele şi fluturii !

Mai ales fluturii
cunosc eternitatea
în tot efemerul ei…

Am descoperit şi
locul meu :
sub o piatră,
plantele deasupra
şi fluturii
înlăuntru…
!

mercredi 5 août 2009

La provocation d’un papillon


Tu me provoques fatigué
pour te garder dans la boîte
emplie de pollen poussiéreux

Je cours dans les forêts
homériques
avec la toile d’araignée
couvrant le corps

Tu me provoques fatigué
pour t’admirer, te mentir
papillon mort
chaque jour
en moi

Provocarea fluturelui


Mă provoci obosit
să te păstrez în cutia inimii
plină cu polen prăfuit

Alerg prin pădurile
homerice
cu plasa păianjenului
acoperind corpul

Mă provoci obosit
să te admir, să te mint
fluture mort
în fiecare zi
în mine

dimanche 2 août 2009

L’ange


C’était un ange ordinaire.
Le soir il jetait ses pantoufles
dans les nuages.
Avec soin, il rangeait ses ailes
dans l’étui offert en cadeau
par un saint aux intentions
absconses.

Înger

Era un înger obişnuit.
Seara, îşi arunca în nori papucii,
aranjându-şi cu grijă aripile
în suportul special
dăruit de un sfânt
cu intenţii dubioase…

vendredi 31 juillet 2009

Article MidiLibre, 31 juillet 2009, Zegheru : « Ce n'est pas un roman de métro »

http://www.midilibre.com/articles/2009/07/31/MILLAU-Zegheru-Ce-n-39-est-pas-un-roman-de-metro-865379.php5

Lecture Zegheru : « Ce n'est pas un roman de métro »


Viorel Zegheru, auteur millavois d'origine roumaine, dédicacera, demain, à la librairie Comedia, son premier roman, Les Errements d'André.

De quoi traite Les Errements d'André ?

C'est difficile à résumer car ce n'est pas un roman classique avec une histoire classique. C'est plutôt la réflexion de deux personnages centraux, Nicole et André, qui parfois se croisent.Mon roman est une série de textes ayant chacun une particularité, indépendants les uns des autres, mais dont les éléments, les personnages, les symboles, se retrouvent. Il y a des leitmotivs çà et là. Mais pas vraiment de début ni de fin. Le lecteur est livré à ses propres interprétations. Ce n'est pas un roman à lire dans le métro, c'est bien trop compliqué !

Quelles sont vos sources d'inspiration?

J'écris souvent en Roumanie, c'est là-bas que j'ai des idées. L'histoire des Errements d'André se déroule d'ailleurs dans mon pays natal. Certains me demandent si André, c'est moi, mais non, tout cela est issu de mon imagination. Je ne suis même pas ma propre source d'inspiration.

Pas même quelques auteurs ?

PourLes Errements d'André, j'ai cherché à m'affranchir de tous les autres écrits. Mon idée était de produire quelque chose d'hors normes, et de vraiment original. J'ai essayé de diversifier les styles, et d'utiliser beaucoup de poésie, mon genre préféré.Certains disent que mes textes rappellent Dostoïevski, à cause de l'aspect psychologique, de l'intérêt pour le détail, les réactions, les états d'âme, le visuel. Et moi j'aime beaucoup les auteurs sud-américains, notamment Garcia Marquez.

Quel vent vous a porté de la Roumanie à Millau ?

J'ai fait une partie de mes études en Normandie, à Rouen. Puis j'ai eu envie de faire connaissance avec le sud, pour le soleil.

Alors écrire en français, c'est pour bientôt ?

C'est vrai que j'écris tout en roumain, de mes recueils de poèmes parus ces dernières années à mon roman, et que je fais tout traduire, mais je m'y essaie peu à peu. Ça viendra.

Recueilli par Virginie TAUZIN

Viorel Zegueru dédicace son roman demain, samedi 1er août de 10 h à 12 h, à la librairie Comédia, 23 boulevard Sadi Carnot à Millau

mercredi 29 juillet 2009

Orphée en exfer


Quand je suis mort dans le temps,
j’ai regardé parmi les ombres
et il n’y avait personne.
Je suis amoureux
de ton abyssence
tangente à la solitude.
Ne te retourne pas :
je cherche le complément...
Il ne faut pas attendre
le vide de la présence ;
n’importe quelle attente
est un regard en arrière…
Je suis difforme sans toi.
Mais qui m’appelle
avec la voix du silence
à la fête des vieilles filles
mortes ?

Orfeu în exfern

Când am murit în timp,
am privit printre umbre
şi nu era nimeni.
Sunt îndrăgostit
de abisenţa ta
tangentă singurismului.
Nu te întoarce :
caut complementul...
Nu trebuie aşteptat
vidul prezenţei ;
orice aşteptare
e o privire în urmă…
Sunt diform fără tine.
Dar cine mă cheamă
cu vocea tăcerii
la petrecerea bătrânelor fete
moarte?

lundi 27 juillet 2009

Sentence


Intraduisible sentiment
quand, par la sentence d’un baiser
nos lèvres ont été condamnées
à ne plus se séparer…

Sentinţă


Intraductibil sentiment
când, printr-o sentinţă a sărutului,
buzele noastre au fost condamnate
la nedespărţire…

Clepsidra

Curge chipul tău,
oglinda face valuri,
nisipul cărnii mele
măsurându-te…

La clepsydre


Ton visage coule,
le miroir ondule,
le sable de ma chair
te mesure…

vendredi 17 juillet 2009

Les traces


Le sable garde les empreintes
de nos corps cunéiformes :
Tu es alpha,

moi- le crépuscule,
la cendre,

le sable…

Urmele

Plaja păstrează amprentele
trupurilor noastre cuneiforme :

Tu esti Alfa, eu –
asfinţitul,
cenuşa, nisipul…

lundi 13 juillet 2009

Le fauteuil


Je reste dans le fauteuil
je coupe mes pensées
en morceaux
et je bois du thé

J’ai été content
jusqu’à ce que ce petit poète
m’ait fait comprendre
la difficulté d’avoir un corps…

Fotoliul

Stau în fotoliu
tai gândurile
în bucăţi
şi beau ceai

Am fost mulţumit
până când acest mic poet
m-a făcut să înţeleg
dificultatea de a avea
un corp

samedi 11 juillet 2009

Des hommes et des perroquets

Est-ce par hasard que
dans les cages
les perroquets
nous imitent ?
Médusé, je réalise que
même avec des ailes
tu ne pourras me dire
que tu m’aimes aussi !

Oameni şi papagali

Să fie întâmplător
că în colivii
papagalii
ne imită?
Perplex, îmi dau seama:
chiar dacă ai avea aripi
nu ai putea
să mă iubeşti şi tu!

Soldat

Sur l’oreiller je déserte
avec les yeux fuyards, hagards…
Enlisement dans les plumes
des cygnes en agonie.
Je ne pense plus, je respire
avec des intermittences, en séquences…
Je ne sais pas encore pour quoi,
mais l’abîme mou et blanc
regarde le corps inerte
du soldat de plomb…

Soldat

Pe pernă dezertez
cu ochii fugari, sumari…
Afundare în pene
de lebede în agonie.
Nu gândesc, respir,
cu intermitenţe, cu secvenţe…
Nu ştiu încă de ce,
dar abisul moale şi alb
priveşte trupul inert
al soldatului de plumb…

Les poissons meurent


flottant à la surface.

Je sens que je monte,
je monte monte…

Avec la tête en bas
le ciel sera
à mes pieds…

Les poissons meurent aussi.
En flottant…

Peştii mor

ridicându-se.

Simt că urc
urc urc…

Cu capul în jos
cerul ar fi
la picioarele mele…

Şi peştii mor.
Ridicându-se…

jeudi 9 juillet 2009

Caravane





Dans un rythme monotone
les montres sont parties-
caravane serpente
vers le cimetière d’ivoire.
Je maîtrise ma main :
pourquoi je me sens attiré
par quelque chose ?
Avec l’esprit je mesure
le sable des pensées…
Pas à pas…

Caravană

În ritm monoton
ceasurile au plecat-
caravană şerpuind
spre cimitirul de fildeş.
Îmi stăpânesc mâna:
oare de ce mă simt
atras de ceva?
Cu mintea măsor
nisipul gândurilor…
Pas cu pas…

mardi 7 juillet 2009

Roiul

Cuvintele pleacă :
Elefanţi de polen
Cârlige sonore
agăţând tăcerea
pe buzele-n floare.
Poezia:
regina cuvintelor

L’essaim

Les mots fusent :
Eléphants de pollen
Epingles sonores
en accrochant le silence
sur les lèvres en fleurs.
La poésie-
la reine des mots…

Symbolisme

La vibration
dans la chair
et la pression
ne me serraient
jamais assez.
Des vêtements
parmi des fleuves
doux visage
qui y coulait.
Les yeux brillent
le plaisir de la cire.
Des lèvres effleurées
le corps suspendu
dans des bras
et frissons
autour du cou.
Le rêve s’est brisé
de joie
les eaux
ruissellent
entre réalité
et imagination

jeudi 11 juin 2009

Equilibre


Au bord de la solitude
On trouve les plus précieuses
rencontres
avec la lumière, avec les souvenirs
les non dits et les rayons abscons
au bord de la solitude
sur laquelle je soutiens
la fragilité
de l’être

c’est la peur du vide
ou le vide en soi
qui me maintient
en équilibre ?

Echilibru

La marginea singurătăţii
Se găsesc cele mai preţioase
Întâlniri
Cu lumina, cu amintirile
Cuvintele nespuse şi razele abscunse
Se găsesc
În crepusculul singurătăţii
De care îmi sprijin
Fragilitatatea fiinţei

Oare teama de vid
Sau vidul în sine
Mă menţine
În echilibru ?

V.Z.

Exotisme


Sur une araignée de toile bleue
tombe le chêne des feuilles vertes.
Des anges ébouriffés et des rayons frits,
tout patauge sous la lumière du soleil.
Seulement deux colombes oranges
assistent au spectacle multicolore
parmi les échos du parfum duveteux.
Le sable brûlant fond
en changeant les pas
en chaussures et, surprise :
Un pied égaré
salue une libellule
qui marche en vélo…

Exotism

Pe un păianjen de pânză albastră
cade stejarul de frunze verzi…
Îngeri jumuliţi şi raze prăjite-
totul se bălăceşte în lumina solară…
Doar doi porumbei portocalii
asistă la spectacolul multicolor
printre ecourile miresmelelor pufoase.
Nisipul fierbinte se topeşte
transformând urmele paşilor
în clepsidre şi, ce să vezi?
Un picior rătăcit
face cu mâna unei libelule
care se plimbă cu bicicleta…

Poem din volumul "Eclosions/ Ecloziuni", Ed. Fides Iasi, 2008